Friday, June 12, 2009

Amaï en merci


"Amaï", me souffle une hémisphère de mon cerveau, celle qui se coltine une révision générale de l'ABN depuis plus d'un mois.

Cet amaï viscéral, sorte de oerkreet interloqué, me sort des tripes à la vue de la date de mon dernier post sur ce blog, et surtout, en relisant ces lignes, il trahit mon sentiment d'ébahissement quand je me remémore l'état d'esprit de l'homme que j'étais il y a un peu moins de deux mois.


Un pauvre peï, amer, désabusé, effrayé, aussi, paniquant à la pensée de se retrouver dans les rangs des précarisés, des largués, des exclus, des pas de chance, des quinquas qui errent brisés et hébétés, quémandant un emploi, à vot'bon coeur, c'est pas pour moi, c'est pour la gamine, vous comprenez, elle a besoin de soins pour ses dents, et puis...


C'est dans ces moments qu'on se pose un tas de questions, sur les choix qu'on a faits, les routes que l'on a empruntées pour se retrouver à cet endroit inconfortable, devant ces gens inconnus, à dire ces choses qu'on ne pensait jamais devoir dire.


Tout ça pour rester une semaine sans emploi. Quelle lopette.


Je serai donc le almost quinqua qui fait mentir les statistiques: j'ai retrouvé du boulot, sans trop me fatiguer.

J'ai bien réfléchi à la question, et j'ai décidé qu'il serait plus prudent de ne pas trop m'étendre sur les détails de ce nouveau gagne-pain. Il suffit de savoir que je vais à présent dispenser des cours particuliers de néerlandais et d'anglais pour une société privée.
Mes élèves seront principalement des chercheurs d'emploi qui ont besoin de se mettre à niveau ("or else!"), et aussi des travailleurs qui se voient "offrir" (les veinards) un peu de recyclage par leur patron.


Je dois dire que je suis tenté de me munir d'une paire de gants en latex, que j'enfilerais en les faisant claquer un peu, pour déclarer à mes clients: "Ceci pourrait être un peu douloureux...."

Je reviendrai certainement ici sur cette activité, qui sera féconde en anecdotes savoureuses, j'en suis certain.


Voilà. Beaucoup de stress pour pas grand-chose, finalement.


Non content de stabiliser ma situation professionnelle, momentanément du moins (à notre époque, il ne faut pas trop préjuger de la permanence d'un emploi), ce changement de taf m'a permis de renouer avec l'usage du deux roues motorisé, et BOY DO I LOVE IT!!

Je n'exagère pas en disant que je suis impatient chaque matin de partir au boulot, uniquement pour le rush d'adrénaline que me procure le trop court trajet qui me mène à un des centres de formation.
Vroum vroum, quel pied que de se faufiler
en scooter entre les bagnoles engluées dans le trafic urbain, de les gratter aux feux et de littéralement pouvoir traverser le coeur de la ville de part en part en une demi-heure max.

Bon, d'accord, on en reparlera cet hiver....


Et, cerise sur le gâteau, cette nouvelle affectation m'a procuré l'excuse rêvée pour enfin acheter le netbook sur lequel je salivais depuis un moment, mais dont je n'avais raisonnablement pas l'usage.

Moi aussi, je pourrai désormais frimer comme un bobo en exhibant mon
ADVENT 4211c (un clone du MSI Wind) pour me connecter, l'air blasé, sur le wifi du bar branché où j'irai rédiger quelques tweets mouillés d'acide.... ou quelque chose comme ça.

Life is pretty good, quoi. Si ce n'étaient les problèmes de santé actuels de ma douce (rien d'irrémédiable, mais du long à soigner), on serait dans une zone de confort en total porte à faux avec le climat de crise actuel.

Presque de quoi se sentir coupable d'être aussi bien dans un monde qui va aussi mal.
Je savais bien que je trouverais un truc pour me miner le moral....


Liens du jour:

1 Comments:

At 4:56 AM , Blogger Chris A. said...

Chouette post que j'avais pas encore lu.
J'attend aussi avec impatience le nouveau post sur le nouvel événement du 1er novembre prochain...

 

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