Destruction créatrice
Vu les mutations professionnelles qui sont en train de s'opérer à la fois pour moi et ma femme, je n'ai pu m'empêcher de remarquer que presque tous les membres de ma famille ont exercé des métiers qui ont disparu, où sont sur le point de.
Mon beau-père était mineur de fond; ma belle-mère était concierge; mes parents on tenu une wasserette (les salons-lavoir ne disparaissent pas, mais on n'en trouve plus où les exploitants sont sur place pour accueillir le client); ma femme a travaillé presque 30 ans dans des labos de développement photo; et j'aurai connu moi-même l'avènement et le déclin de la vente de musique sur des supports physiques.
Je n'en tire aucune conclusion philosophique. Il apparaît que l'innovation technologique porte en son sein la destruction des vieilleries qui la précèdent - c'est ce qu'on appelle savamment la "Destruction créatrice", et j'aime trop le nouveau que pour pleurer l'ancien quand il a fait son temps.
On ne me fera non plus pas croire qu'il faille regretter qu'on n'envoie plus chez nous de jeunes italiens, à peine sortis de leurs campagnes, transpirer 20 ans dans des trous immondes sous nos pieds.
Adieu, donc, "disques laser" (comme disaient les Français) et photos argentiques. Comme on dit au ciné: "Coupez!".
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