Dead Giant
Après 12 heures de route pour revenir de Provence, nous avions faim et pas envie nous casser la tête. Détour par un Quick, donc.Je ne me laisse pas tenter par les nouveaux temporaires, les SandwiQ. J'ai envie de renouer avec le pays en dégustant le Vieux Fidèle, le bon gros Giant, que je délaisse depuis longtemps. Et comme j'ai les crocs, j'en commande 2, à emporter.
En attendant qu'on me serve ma commande, je jette un oeil sur la nouvelle déco du restaurant: murs en ardoise grise, meubles rouges très sobre, canapés avec un grand panneau "Espace WiFi"... Quick veut conquérir les bobos et vire ambiance Lounge.
Arrivés à la maison, nous nous jetons sur nos hamburgers, avant qu'ils ne soient complètement froids... hélas, c'est peine perdue, mes Giants sont encore à peine tièdes. Et secs.
Trop peu de sauce, pain rassis, salade flasque, ce burger qui a bercé mes jeunes années est une vieille pute flétrie et triste, et j'en attrape un bon vieux coup de blues en mâchant péniblement les dernières bouchées.
La fin des vacances y est pour quelque chose, bien sûr, mais la déchéance de ce qui fût jadis un de mes péchés mignons me chagrine. Je brandis mentalement un poing rageur vers Quick, qui a laissé ainsi une icône belge tomber dans le caniveau. Honte à eux, ils ont tué ce lien qui me rattachait à mes années de bohème, de dérive, de tâtonnements, de sottise, de nombrilisme béat.
Pas qu'elles me manquent, mais c'est un bout de moi qui s'estompe.....
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